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Mars 2010
LE
DEVENIR DE L’ANIMAL DE COMPAGNIE APRES LE DEPART DE SON MAITRE.
Par
Marc VIDON, docteur vétérinaire
Note : L’activité de Marc Vidon
sur ce site est regroupée sur la page web CLIC
Autant,
la perte d’un animal peut représenter une rude épreuve pour son propriétaire,
autant le départ du maître a une forte incidence sur le devenir de l’animal. Je
vais tout d’abord m’intéresser à ce que j’ai appelé « départ » puis,
aux divers destins possibles de l’animal dans cette situation. Enfin, je
proposerai quelques suggestions permettant d’améliorer la vie future de
l’animal.
Définition de
l’expression « départ de son maître »
Lorsque
je parle de départ du maître, ce n’est pas une courte absence de quelques heures
mais une situation qui dure dans le temps et pendant laquelle l’animal ne peut
être abandonné à lui-même.
Une
des causes de ce départ est le décès du
maître. Ce cas étant, par définition définitif, il doit déboucher sur des
solutions également définitives qui ne sont pas toujours favorables à l’animal.
Mais
le départ du maître peut correspondre à un
séjour à l’hôpital, en maison de repos ou en maison de retraite. Suivant le
cas, l’absence du maître est temporaire ou définitive. Même s’il s’agit du premier
cas, une solution doit être tout de même trouvée pour assurer la garde de
l’animal. Il est à noter qu’actuellement, les maisons de retraite commencent à
accepter les animaux de compagnie dans leurs murs.
Il
arrive parfois que l’on soit obligé de quitter la France dans le cadre de son travail. Malheureusement, le passage
des frontières de nos compagnons n'est pas toujours autorisé. Certains pays
interdisent l’entrée d’animaux provenant de l’étranger ou l’autorisent après l’obtention
d’une dérogation parfois difficile à obtenir. C’est le cas, par exemple, de
l’Islande ou de la Polynésie Française. De plus, les chiens appartenant à la
première ou à la deuxième catégorie sont interdits de séjour dans tous les pays
étrangers.
L’incarcération du maître
peut également laisser l’animal seul, sans avoir eu le temps de prévoir une
solution de rechange pour son compagnon. Je n’excuse pas par cette phrase le
fait que le maître aille en prison, mais l’animal n’a rien à voir avec cette
situation et son destin n’est pas une conséquence de ses actes.
Le devenir des
animaux
Concernant
cette partie, j’ai classé les solutions possibles dans l’ordre de mes
préférences. Ceci n’engage que moi.
Le
meilleur avenir pour un animal dont le maître est décédé est l’adoption. En effet, il pourra ainsi
retrouver une atmosphère familiale. Il est à noter que plus l’animal est âgé,
moins l’adoption sera facile. En effet, deux paramètres entrent en ligne de
compte. D’une part, les gens préfèrent adopter un compagnon jeune, qui restera
longtemps avec eux plutôt qu’un animal âgé qui n’aura que quelques années à
vivre. D’autre part, un animal en fin de vie a beaucoup plus de difficulté à
s’adapter à son nouveau milieu de vie qu’un jeune.
La
deuxième solution à envisager est le refuge
ou la pension. Bien sûr cet exutoire implique de pouvoir payer la pension.
Certaines pensions acceptent de garder les animaux sur le long terme. Il est à
noter que certaines assurances proposent une prise en charge de l’animal lors
de l’hospitalisation du maître mais cela ne résout pas le problème lors du
décès du propriétaire.
De plus, ces institutions (refuges, pensions) ne concernent
généralement que les chiens et les chats. Que va devenir l’oiseau, le hamster
ou le lapin ?
La
troisième solution possible est l’euthanasie.
C’est la solution qui est
malheureusement
souvent choisie par les héritiers (il est à rappeler qu’un animal en matière de
comptabilité est considéré comme du mobilier !). Cette solution peut
paraître cruelle et irréfléchie mais les situations sont tellement différentes
d’un animal à l’autre qu’il faut décider au cas par cas. Mon expérience de
vétérinaire praticien m’a confronté à ce genre de dilemme. Bien souvent, je
refusais l'euthanasie, car les personnes m'amenant l’animal n'avaient fait
aucune démarche pour tenter de faire adopter « l’orphelin ». J’ai
même eu la réponse suivante : « je préfère qu’il soit mort plutôt
qu’avec quelqu’un d’autre »... A méditer...
La
quatrième solution n’en est pas une : c’est l’abandon pur et simple. Attacher un chien à un arbre au fin fond
d’une forêt n’est pas le devenir idéal d’un animal... Il peut vous paraître
étrange que j’ai placé l’euthanasie avant l’abandon mais, quitte à mourir,
autant que ce soit rapide et presque sans douleur que de souffrir de soif et de
faim pendant des jours.
Propositions
personnelles pour essayer d’améliorer le devenir de ces animaux
La
première serait d’anticiper l’avenir de son animal après sa mort et ceci par le
biais de son testament. Or, d’après
le droit français, un animal ne peut hériter de son maître. Il n’est peut-être
pas utile comme l’actualité nous le révèle parfois, de léguer des millions
d’euros à son compagnon mais au moins une certaine somme, pourquoi pas gérée
par un tuteur, qui serait utilisée à assurer le logement et la nourriture à son
animal familier. Je tiens à préciser qu’à ce stade de l’article, je ne néglige
absolument pas les SDF et les personnes en difficultés qui elles aussi voudraient être logées.
Je ne fais pas passer l’animal de compagnie avant l’homme mais je ne suis
simplement que le thème de cet article.
La
deuxième serait la création d’une « Epargne
Animale » qui correspondrait au contrat obsèques existant pour
l’homme. Le maître verserait une cotisation tous les mois afin que l’on s’occupe
de son compagnon si celui-ci venait à lui survivre. Si c’était le contraire,
cette épargne pourrait se transformer en placement. Peut-être que cela existe
déjà mais je n’ai rien trouvé à ce sujet.
Conclusion
Le
devenir du ou des compagnons des personnes âgées représente quelque chose de
très important pour elles. Elles se font souvent beaucoup de soucis sur le
devenir de leur animal,
que ce soit un chien, un oiseau ou un hamster ; peu importe
l’espèce : c’est leur compagnon de vie pour beaucoup d’entre elles. Cette
inquiétude est tellement présente que les personnes âgées préfèrent ne pas
prendre d’animaux que de risquer de mourir avant eux. Combien de fois ai-je
entendu la phrase : « A mon âge, je n’en reprendrai pas ». Je pense
que, outre les diverses solutions proposées dans cet article, la meilleure
serait le dialogue, dialogue avec ses enfants, ses proches, afin de décider avant
la fin de sa vie du devenir de son compagnon.
Contacts :
Marc Vidon
N’hésitez
pas à me contacter pour me faire par de vos réflexions concernant cet article.
Pour en savoir plus :
- http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/valais/que-va-devenir-mon-chien_9-142126
- http://www.associationstephanelamart.com/index.php?page=juridique&n=38