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POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,
trimestriel GIPHV, N°10.10.2006
Editeur : Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
QUELQUES PISTES DE
REFLEXIONS SUR
D’ ALZHEIMER
DR Claudie GUERIN BISMUTH
Le dément est un modèle
social inhabituel qui va placer l’aidant familial ou professionnel dans une
situation d’insécurité et de déstabilisation.
·
Insécurité car
la démence nous rappelle :
-La
crainte de perdre nos propres facultés intellectuelles et ainsi notre dignité
d’homme.
-L’incurabilité
avec la mort en bout de piste.
·
Déstabilisation :
-Par
perturbation voire inversion des liens familiaux.
Le
père (ou la mère) porteur initial d’autorité devient « l’enfant à charge »
de son fils ou de sa fille.
Parce
qu’on est le témoin du changement de capacités, de caractère, de beauté qu’on a
connu différents et idéalisés à un moment de sa vie.
« Les
idéaux tombent, les cœurs se déchirent et saignent … »
-L’aidant
professionnel perd les repères de son apprentissage et se trouve dans une
situation d’impuissance face au soin.
Il
faudra alors au soignant une grande humilité
et une largesse d’esprit pour ne pas considérer son soin comme un problème à
résoudre ou, plus justement, à dissoudre face au renvoi hostile de cette
angoisse de mort que nous transmet le dément mais plutôt de se contenter
d’une aide atechnique(a privatif c'est-à-dire sans technicité) basée
sur :
1-
Faire ou veiller à un accompagnement rassurant
2-
Assurer la suppléance des fonctions déficientes en évitant l’emprise sur
l’autre.
La
relation aidant /aidé qui va se créer est forcement asymétrique et dérape
vite en prise de pouvoir, même si l’on a
conscience du risque.
Il est très difficile de ne pas profiter de la vulnérabilité du dément et de maintenir une relation d’égal à égal.
3-
Un travail d’ajustement permanent :
- entre
le savoir et le pouvoir (c’est-à-dire ses attitudes professionnelles
réclamées par la situation et les possibilités d’action sur le terrain)
- entre le pouvoir et le vouloir (c'est-à-dire
ce qu’on serait en mesure de proposer et la volonté qu’on met pour y
arriver).
Car
il faut bien reconnaître que nous ne pouvons pas tout ce que nous voulons, mais
aussi que nous ne voulons pas tout ce que nous pouvons.
4
-Prévenir le risque d’infantiliser ou de traiter en dérision.
Chercher
au contraire à solliciter ses capacités restantes et notamment sa faculté de
choix.
Dans ces conditions, qui aurait envie de
s’engager sur un chemin à ce point instable et peu sécurisant ?
Mais
que ce soient les liens affectifs familiaux ou les obligations professionnelles
qui motivent les actions auprès des personnes atteintes de troubles cognitifs
ou comportementaux, il faut reconnaître que c’est un parcours difficile, un véritable engagement qui mérite le respect.
C’est un engagement sur la durée (en moyenne 10 ans d’évolution pour la
maladie d’Alzheimer) ; pour cela il
est essentiel pour les aidants de se ménager et d’être ménagés.
-
Se ménager : c’est prendre soin de soi, c’est
intégrer que la mission étant longue et
difficile il est nécessaire de se fixer des objectifs facilement atteignables
(refuser la démesure), d’être à l’écoute de soi, de ses émotions, de ses
pensées positives ou négatives, de ses signes corporels (douleurs, contractures
musculaires, tensions...) et être capable de réagir à ces signes c'est-à-dire accepter de
prendre du repos, accepter l’aide proposée par, ou demandée à autrui.
-
Etre ménagés : se renseigner et mettre en place les aides
possibles :
-
- aides ménagères, auxiliaires de vie, associations de
famille, accueil en hôpital de jour, bénévoles.
-
- et aide au financement de ces aides : l’APA Allocation à la perte d’autonomie accordée
par le conseil général, au plus tôt.
-
Ne pas se dire « on verra ça plus tard, quand j’en aurai
besoin ».
-
Trouver des interlocuteurs pour partager cette expérience, pour échanger
avec ceux qui ont été ou sont confrontés au problème (groupe de paroles).
Echanger permet de se soulager,
d’éviter de culpabiliser mais également d’apporter aux autres le même
soulagement.
Cet
engagement si long si difficile si consommateur d’énergie physique et surtout
psychique n’est pas forcement négatif.
Les
difficultés ne rendent pas forcement malheureux. Seule notre interprétation
oriente notre sentiment et qualifie l’évènement de positif ou de négatif,
d’heureux ou malheureux.
On peut trouver dans cet engagement beaucoup de joies, les joies du partage notamment et celui-ci peut même donner du sens à sa vie.
Conseil
de lecture :
VIVRE :
la psychologie du bonheur de Mihaly Csikszentmihalyi ed POCKET n°12335.
Contacts
avec DR Claudie Guèrin Bismuth :
Par
E-mail : secretaire.clic@free.fr
Par
courrier postal ou/et téléphone :
CLIC,
Centre Local d’Information et de Coordination gèrontologique.
56
rue du 1er Mars 1943
04
78 68 90 50
Association
locale:
France ALZHEIMER RHONE 5 Place d’Ainay
69002 Lyon Secrétariat et télécopie 04 78 42 17 65 Ecoute au 04 78 42 76
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Expérience
de DR Claudie Guèrin Bismuth pour la
maladie d’Alzheimer ( Septembre 2006) :
Actuellement, j’exerce mes fonctions de médecin au sein d’une équipe pluridisciplinaire du CLIC de Villeurbanne . Ma fonction principale étant l’évaluation médico-sociale des situations des personnes âgées à domicile, conjointement avec l’assistante sociale. Nous sommes de plus en plus souvent confrontées aux problèmes démentiels, et au refus d’aides par déni de la maladie. Nous avons mis en place un groupe de réflexion Alzheimer entre professionnels, où nous mettons en place des outils d’aide destinés aux aidants professionnels.
Auparavant
j’ai été pendant plus de deux ans coordinatrice dans un autre CLIC, dans
les Bouches du Rhône, où j’avais mis en
place un groupe de paroles à l’attention des familles touchées par cette
maladie, ainsi que des groupes pédagogiques pour les aidants.