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Juillet 2012
LES FEMMES ET L'ALCOOL, UN
TABOU A LEVER !
Catherine MAILLARD
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/psycho_pour_tous/femme/15064-tabou-femmes-alcool.htm
Lors des consultations
médicales d'alcoologie pour femmes, c'est la honte qui émerge, le secret, la
solitude… Tolérée pour les hommes, l'addiction à l'alcool reste un tabou au
féminin. Décodage d'un phénomène contemporain avec le Dr Fatma Bouvet de
la Maisonneuve.
Dans les consultations médicales
d'alcoologie pour femmes à l'Hôpital Sainte-Anne (Paris), le mot qui
revient le plus souvent est la honte. Celle qu'éprouvent ces femmes qui peuvent
vite se retrouver qualifiées de "pochtronne"... Ce qui est toléré pour
un homme, l'est beaucoup moins pour ses comparses femmes. Même s'il en est pour
s'en défendre, le tabou est bel et bien là ! Ce phénomène alarmant touche
environ 10 % de la population féminine, avec une consommation régulière
d'alcool, à raison de plus de 3 fois par semaine*. Face à l'augmentation
des demandes de consultations pour addiction à l'alcool par les femmes, le
Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve s'interroge.
Alcool au féminin : le petit verre en cachette
Là encore, les femmes diffèrent des
hommes. Si ces derniers ont le verre "social" accoudés au comptoir du
bistrot, ou à blaguer entre potes, il en est tout autrement pour ces dames.
"En cachette" est le maître mot. "C'est une alcoolisation
solitaire, dans un contexte triste voire dépressif avec l'objectif avoué de
s'assommer et d'oublier", précise le médecin psychiatre. Avec en partage,
un facteur "culpabilité" quasi toujours présent au réveil.
Qui dit en solitaire, ne dit pas
forcément célibataire ! Le petit verre se sert en rentrant du travail, avant
l'arrivée des enfants le plus souvent en préparant le dîner. Ce sont des femmes
qui travaillent, et qui présentent des profils professionnels avec des postes à
responsabilité. L'addiction peut débuter par des déjeuners d'affaires qui se
répètent ou des pots au bureau, puis le glissement s'opère dans la sphère
privée.
Les causes identifiées de l'alcoolisme féminin
Les causes sont diverses, bien sûr.
"Elles relèvent en partie du cumul des responsabilités" a pu noter le
Dr Bouvet de La Maisonneuve. Beaucoup de femmes vivent "à flux
tendu" comme elles disent, entre le travail et la deuxième journée avec
les enfants. Elles se plaignent de ne pas pouvoir décompresser et reconnaissent
avoir recours à cet anxiolytique accessible sans ordonnance, et en apparence
anodin.
Autre facteur évoqué très
souvent : "l'ambiguïté identitaire" ! Leurs propos se
recoupent, constate la psychiatre : "La société impose aux femmes de
s'exprimer en battante. Elles sont prises dans un étau, une double exigence
sociale, où la réussite professionnelle n'est accessible qu'en se comportant
comme un homme". En clair, la tension est à son comble, tout comme le
conflit intérieur.
Portrait-robot des femmes qui ont un problème avec
l'alcool
Qui sont-elles celles qui souffrent
plus que les autres d'un contexte somme toute commun à nombre de femmes ?
"Des hyper-femmes" répond le Dr Bouvet de La Maisonneuve. "Elles
peuvent manifester de façon exacerbée une hypersensibilité, une forte
créativité, une propension au sacrifice également et souffrir de dépendance
affective". Ce sont des femmes qui paraissent être des battantes, mais qui
au fond manquent énormément de confiance en elles, voire d'estime de soi.
L'alcool fait alors partie des stratégies qu'elles ont mises en place.
Celles qui sont sujettes à la dépression
sont également touchées. "Près de 65 % des femmes souffrant
d'alcoolisme ont contracté un épisode dépressif ou anxieux dans leur vie"
ajoute la psychiatre. D'autres facteurs comme la phobie
sociale entrent en compte, également. Enfin celles qui présentent des troubles
du comportement alimentaire, et plus précisément de boulimie
peuvent également en être victimes.
La prise en charge globale de l'alcoolisme
Si l'alcool les aide à ne pas
craquer, il les asservit peu à peu. A quel moment peut-on parler
d'addiction ? Une réponse que se pose la plupart des femmes victime de
l'alcool. D'après la définition du Dr Fouquet, le père de l'alcoologie en
France, l'addiction est déclarée "quand il y a perte de la liberté de
s'abstenir". Sortir de ce cercle vicieux est possible. Le premier pas
consiste sans doute à dépasser la honte pour franchir le seuil d'une
consultation spécialisée.
La dépendance à l'alcool se soigne.
La prise en charge est d'ordre médico psychologique. Lors de la consultation,
on met en route une approche thérapeutique : "Nous préférons tenter
un sevrage en ambulatoire, c'est-à-dire en externe" précise le
Dr Bouvet de la Maisonneuve. Pour certaines, une fois le pas franchi de la
consultation, le déclic a lieu, et le sevrage s'opère en douceur. Par ailleurs,
le soutien des groupes de paroles donne également de bons résultats. C'est très
encourageant !
Catherine Maillard, le 2 mai 2011
* Source : Inpes. 2006
Les femmes face à l'alcool. Résister
et s'en sortir
De Fatma Bouvet de la Maisonneuve
Editions Odile Jacob
190 pages
Prix : 19 €
Le choix des femmes
Fatma Bouvet de la Maisonneuve
Editions Odile Jacob
190 pages
Prix : 19 €
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